5 types de fins pour achever son roman en beauté

illustration achever son roman

Comment finir son roman ? C’est la question que vous allez vous poser à un moment ou à un autre. Vous avez conclu tous les arcs narratifs de vos personnages. Votre révélation est passée. Maintenant, il faut que le roman s’achève. Il y a plusieurs méthodes pour appliquer le mot « fin » sur votre œuvre. Cela dépendra aussi de la suite que vous voudrez lui donner. Petit tour d’horizon des fins possibles pour terminer son récit.

Finir son roman : la fin linéaire

Il s’agit de la fin la plus élémentaire et la plus simple à mettre en place, finir son roman ainsi est très facile. Chaque personnage voit son arc narratif résolu sans souci et tout est bien qui finit bien (ou mal). La fin linéaire, ou fin attendue, suit la logique de l’histoire et vient rassurer le lecteur. Ici pas de jeu avec les attentes ou de contrecourant. Nous savons où emmener le lecteur et nous l’y amenons pour conclure l’histoire. Cela peut également conclure une première histoire dans le cadre d’une saga mais il ne faut pas oublier dans ce cas que ces histoires s’inscrivent dans un cadre plus large qui lui, peut être inachevé.

Comme toujours, il existe des avantages et inconvénients à ce type de fin. D’abord, pas besoin de se creuser la tête, tant du côté des lecteurs que du côté de l’auteur. La fin est logique, attendue et répond à toutes les questions établies sans en oublier aucune. Hélas c’est un type de fin qui se fait de plus en plus rare justement à cause de cela. Les lecteurs préfèrent la surprise dans la littérature moderne ou au moins des réponses et éléments qui ne se déroulent pas comme prévu.

Quelques exemples de ce type de fin que l’on continue tout de même de retrouver un peu partout. Les Misérables de Victor Hugo suit l’arc narratif de chacun des personnages qui trouvent tous une fin satisfaisante et logique selon leur caractère. La même chose se produit pour Harry Potter et les Reliques de la Mort, à la toute fin de la saga, tous les personnages ont leur conclusion après les épreuves subies.

Finir son roman : la fin ouverte

Les fins ouvertes se font de plus en plus populaires dans la littérature. Assez similaire à la fin linéaire, on va cette fois laisser quelques questions en suspens pour laisser libre cours à l’interprétation du lecteur. En tant qu’auteur, vous allez rédiger une fin en apparence complète mais qui laisse supposer que tout n’est pas fini. Il peut y avoir beaucoup de façons d’ouvrir une porte dans son roman que le lecteur se fera un plaisir de franchir ! Prenez garde cependant à ne pas ouvrir plus de portes que nécessaire ! Une surcharge de nouvelles informations risque de perdre le lecteur et si près de la fin c’est dommage. Pour une analogie efficace, pensez aux scènes post crédits de Marvel au cinéma. Elles ne donnent en général qu’une ou deux informations suffisamment excitantes pour donner envie de voir les suites. C’est une excellente fin pour finir son roman.

Petit tour d’horizon des éléments qui peuvent ouvrir une fin :

  • Un personnage. Un nouveau personnage, un personnage qui a survécu à un destin tragique ou qui se révèle être un antagoniste sont de bons moyens. N’hésitez pas à suggérer plutôt que montrer. Par exemple si un personnage survit à une mort que l’on pensait certaine, préférez des indices plutôt que de montrer le personnage vivant.
  • Un objet. Qu’il soit perdu à jamais, maudit ou précieux ou encore retrouvé, le destin d’un objet peut ouvrir la porte sur de nouvelles aventures concernant d’autres personnages qui partiront le retrouver ou tomberont dessus par hasard. Les opportunités ne manquent pas.
  • Une information. Là encore les possibilités sont infinies. Cela peut être un mensonge révélé, une nouvelle troublante ou encore une tragédie en préparation (un attentat par exemple). Les idées ne manquent pas.

Voici quelques exemples pour illustrer la puissance des fins ouvertes, extrêmement populaires dans les sagas. La route de Cormac McCarthy en est un bon exemple. On sait que l’enfant est recueilli par une famille mais on ignore ce qu’il adviendra de lui au sein de celle-ci. Même chose pour L’Attrape-coeurs de J.D. Salinger, on ignore comment va agir le personnage à la fin du roman, ni comment il a vraiment évolué.

Finir son roman : la fin circulaire

Ce type de fin peut être particulièrement délicat à bien écrire mais si c’est le cas elle peut amener une réflexion et un impact non négligeables. Comme l’indique son nom, une fin circulaire en revient à son point de départ. L’histoire donne l’impression de ne pas avoir avancé et que donc l’arc narratif n’a servi à rien. C’est pour cette raison précise que c’est une fin délicate à rédiger. Il faut montrer que l’arc narratif a eu un impact sur les personnages et leur manière d’exister même s’il n’a rien changé à la situation.

Le grand avantage de cette fin est qu’elle peut amener toutes sortes de réflexions. Si tout est identique, pourquoi agir ? Quel but ont poursuivi les personnages ? Est-ce vain ? La fin circulaire peut mener le lecteur à réfléchir à des questions plus « métaphysiques ». Poussé par l’auteur et par le biais de l’histoire, on réfléchit à ce qu’on vécu les personnages. L’inconvénient principal reste qu’il s’agit d’une fin particulière et plutôt déconseillée pour finir son roman lorsqu’on débute.

Quelques exemples de fin circulaire dans la littérature : L’Étranger de Camus ou le héros finit comme au début. Cette boucle souligne l’absurdité de son combat et l’immobilité du personnage ainsi que son incapacité à évoluer. Le Vieil Homme et la Mer est un peu différent car sa lutte est symbolique. De plus, il ressort grandi de ses expériences et recommence inlassablement, appuyant avec force sur la symbolique choisie et marquant donc le lecteur.

Finir son roman : la fin twist

À ne pas confondre avec la fin ouverte, la fin twist est une fin inattendue par le lecteur. Là où la fin ouverte reste dans la continuité du roman et reste en accord avec les éléments posés par ce dernier, la fin twist prend le lecteur complètement à revers et, comme pour un plot twist, donne une fin différente de celle attendue. Également très appréciée, elle permet de jouer avec les attentes du lecteur et de donner un double sens à son œuvre. Il s’agit cependant là aussi d’une fin qui peut s’avérer délicate à écrire. Elle doit en effet veiller à tous les détails et faire attention que tous puissent avoir une interprétation différente de celle « conventionnelle ». Mais bien rédigée, elle peut avoir un impact très fort sur le lecteur.

Shutter Island est le meilleur exemple de fin twist. On apprend que le narrateur est en réalité un patient et non un enquêteur. Un twist identitaire qui fonctionne à merveille et permet de remettre toute l’histoire en perspective tout en expliquant certains éléments.

À lire aussi : Le Plot-Twist, la clé pour surprendre votre lecteur

Finir son roman : la fin irrésolue

Ce genre de fin est à proscrire pour finir son roman à moins de savoir ce que l’on fait. À la différence de la fin ouverte qui elle, suggère des possibilités, la fin irrésolue ne laisse aucune réponse ou élément pour interpréter. Lorsque la fin est bien rédigée, cela peut donner une impression de mystère très forte. En revanche, cela peut également être très frustrant pour le lecteur de ne pas avoir les réponses au « pourquoi ».

Selon la volonté de l’auteur et sa capacité à écrire, la fin irrésolue peut être un outil puissant pour mener à la réflexion philosophique ou laisser le lecteur dans un flou assez léger pour qu’il reste appréciable. C’est même l’un des principaux avantages de la fin irrésolue. Hélas souvent on peut basculer dans l’autre extrême, à savoir que la fin peut se montrer frustrante et complètement stupide pour le lecteur si la réflexion n’est pas accompagnée. Finir son roman ainsi reste réservé aux auteurs les plus expérimentés.

La Métamorphose de Franz Kafka est un bon exemple : Gregor meurt mais les causes de sa transformation n’ont jamais été élucidés ce qui laisse une zone d’ombre dans laquelle baigne le lecteur. Le Château du même auteur est également un exemple où le personnage n’atteint tout simplement pas son but. Kafka souligne l’absurdité de sa quête et nous mène à réfléchir au sens de nos actes à travers cette fin.

Finir son roman est tout aussi important que de le commencer. En sachant quelle fin rédiger et vers quel état d’esprit on veut emmener son lecteur, nous allons avoir plus de facilités à conclure notre roman. De la fin ouverte à la fin twist en passant par les philosophiques fins circulaires et irrésolues, il existe bien des manières d’achever son manuscrit. À vous de trouver la meilleure manière de faire !

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